Pourquoi les orangs-outangs ont besoin de leur maman pour grandir ?

Thibaut Manent

Depuis que je suis petit, je suis un amoureux des singes. Sans savoir pourquoi, j’ai toujours été fasciné par ces animaux. Dans le Nord de la France, chez mes parents, j’ai toujours mon doudou orang-outan qui est confortablement installé sur mon étagère.

Si je vous parle de mon doudou orang-outan, c’est qu’aujourd'hui, je vais vous parler de ces grands singes qui vivent dans la forêt tropicale de Bornéo et de Sumatra et qui, malheureusement, sont menacés d’extinction à cause de la déforestation.

25 orangs-outans meurent chaque jour et 193 autres espèces animales sont également menacées de disparaître si rien n’est fait. Tout cela, vous le saviez peut-être déjà, mais saviez-vous que les orangs-outans ont besoin de rester de longues années auprès de leurs mamans avant de devenir indépendants ? Comme nous, les humains !

Le lien entre un bébé et sa maman est très fort

Les orangs-outans sont des animaux très sociaux, et leur maman joue un rôle essentiel dans les premières années de leur vie. Les orangs-outans mâles et femelles vivent généralement seuls une fois qu'ils ont atteint l'âge adulte, mais pendant leur enfance et leur adolescence, ils restent avec leur maman pour apprendre tout ce dont ils ont besoin pour survivre dans la jungle.

Les mamans orangs-outans sont très protectrices et prennent soin de leur petit jusqu'à ce qu'il soit capable de se débrouiller seul, ce qui peut prendre jusqu'à 10 ans ! Elles jouent un rôle crucial dans la vie de leur enfant en leur transmettant toutes sortes de compétences.

Hormis les humains, les orangs-outans ont l'enfance la plus longue de tous les primates (…). La force des liens qui unissent une mère orang-outan et son petit serait sans équivalent dans le règne animal. Avant que leur rejeton soit autonome, les mères consacrent près d'une décennie à leur enseigner tout ce dont ils ont besoin de savoir pour survivre dans la forêt.

Extrait d'un documentaire de Clare Dornan

Par exemple, les mamans orangs-outans enseignent à leur petit comment trouver de la nourriture dans la forêt, en leur montrant comment reconnaître les aliments comestibles, comment les cueillir ou les déterrer. Elles leur apprennent également à construire des abris confortables sous les arbres pour se protéger des intempéries et des prédateurs.

C’est aussi durant cette période que les mamans enseignent à leur petit comment se défendre en cas de danger, en montrant comment se déplacer discrètement dans la forêt, ou encore comment se défendre face aux prédateurs tels que les pythons et les chats dorés.

Mais ce n'est pas tout ! Les orangs-outans vivent en tribu, et chaque individu a un rôle à jouer dans sa communauté. Les mamans enseignent donc à leur petit comment se comporter avec les autres membres de la tribu et comment bien communiquer avec eux.

Les orangs-outans sont victimes de la déforestation et du braconnage

Malheureusement, la déforestation et le braconnage mettent en danger les orangs-outans et peuvent séparer les mères de leurs enfants. La déforestation, c’est lorsque les arbres de la forêt sont coupés pour faire place à des cultures comme le palmier à huile à Bornéo.

500 000 hectares de forêt tropicale disparaissent chaque année. L’équivalent d’un terrain de football qui part en fumée chaque minute.

Il y a des entreprises qui viennent raser et prendre le bois précieux donc ils coupent tout. Ils défoncent toute la forêt en plus de ça, ils mettent des produits chimiques pour que ça repousse pas. La deuxième étape, c'est de venir planter des palmiers à huile, donc quand tu arrives et que tu ne connais pas trop, tu te dirais qu’ils sont jolis ces palmiers mais ce n’est pas naturel. C'est vraiment des plantations de cultures de palmiers à huile et à la place de ça, on devrait plutôt retrouver des forêts tropicales hyper denses très sauvages qui sont remplies de vie.

Le Grand JD, créateur de contenu

Les orangs-outans ont de moins en moins d'endroits où vivre et trouver de la nourriture. Pour essayer de survivre, certains orangs-outans se réfugient donc dans des plantations de palmier à huile, ce qui les expose au braconnage.

Le braconnage est l'abattage ou la capture illégale d'animaux, pour leur fourrure ou leur viande, ou encore pour revendre les bébés orangs-outans comme animaux de compagnie. Des animaux qui finissent généralement par être remis à des associations, les orangs-outans n’étant pas des animaux qui peuvent être captifs comme un chien ou un chat.

Le braconnage est un grave problème pour les orangs-outans, car souvent, pour séparer les mères de leurs enfants, les humains tuent la maman, et empêchent les petits de grandir et de devenir indépendants.

Il existe aujourd’hui des écoles pour orangs-outangs

Les écoles pour orangs-outans sont des centres de soins qui ont été créés pour aider les orangs-outans orphelins à s’adapter à la vie sauvage. Ces orangs-outans ont, pour la plupart, été séparés de leur mère à cause de la déforestation.

Les écoles pour orangs-outans ont pour mission de donner aux petits orphelins tout ce dont ils ont besoin pour grandir et devenir indépendants, comme ils le feraient avec leur maman dans la nature.

Elles ont vu le jour il y a plusieurs décennies, lorsque les scientifiques ont commencé à s'inquiéter de l'avenir des orangs-outans orphelins. Généralement situées dans la forêt tropicale, dans des enclos qui imitent l'habitat naturel, ces écoles sont essentielles pour permettre aux adolescents d’être relâchés dans leur jungle.

Dans les écoles, les orangs-outans orphelins sont nourris et soignés par des mamans humaines, qui leur apprennent par exemple comment trouver de la nourriture, comment se construire un abri et comment se défendre contre les prédateurs.

Grâce à ces écoles, de nombreux orangs-outans orphelins ont été sauvés et ont pu apprendre tout ce dont ils ont besoin pour devenir des adultes indépendants capables de survivre dans la forêt tropicale.

Mais ces écoles restent des solutions de derniers recours : pour sauver les orangs-outans, il faut absolument protéger la forêt afin que les mamans et leurs enfants puissent s’épanouir dans leurs maisons.

Depuis 10 ans, l’association Kalaweit acquiert, avec l’aide des populations locales, des parcelles de forêt menacées par les industriels de l’huile de palme, pour les transformer en réserves naturelles.

Créer des sanctuaires intouchables est un moyen concret de lutter contre la disparition des orangs-outans, en leur offrant des endroits où vivre loin de la déforestation et du braconnage. Comme le dit Chanee, le fondateur de l’association Kalaweit :

Si nous, on n'achète pas ou on ne gèle pas ces terrains, l'industrie le fera à notre place et eux ils couperont. Je n'achète que des terrains qui appartiennent déjà à des propriétaires privés, les villageois, donc les gens qui sont propriétaires des terrains veulent vendre à Kalaweit. Par exemple, énormément de gens qui savent qu'on achète des terrains nous proposent leur terrain. Il y a beaucoup plus de gens qui nous proposent de terrain que nous on a d'argent pour les acheter !

Chanee, fondateur de l'association Kalaweit

J’espère que cet article vous aura plu. Si vous souhaitez soutenir l’association Kalaweit et l’aider à agrandir ses réserves naturelles, rendez-vous sur leur site.

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