Les marques irresponsables continuent de déforester malgré leurs promesses

Thibaut Manent

La déforestation continue de ravager les forêts à un rythme alarmant, malgré les promesses des grandes marques de préserver l'environnement. Une récente analyse réalisée par Chain Reaction Research met en lumière le rôle de dix entreprises productrices d'huile de palme dans la déforestation massive en Indonésie, en Malaisie et en Papouasie-Nouvelle-Guinée en 2019 (44% de la déforestation détectée dans ces régions).

Parmi les marques qui se fournissent auprès de ces producteurs, on retrouve des multinationales comme Danone, Kellogg's, L'Oréal ou encore Nestlé. Ces révélations remettent en question l'efficacité des initiatives telles que le label RSPO (Roundtable on Sustainable Palm Oil) qui sont censées promouvoir une huile de palme durable.

L'étude réalisée par Chain Reaction Research met en évidence le rôle des entreprises productrices d'huile de palme dans la déforestation. En 2019, ces dix sociétés ont contribué de manière significative à la destruction de 395 000 000 m² de forêt dans les régions susmentionnées. Ce chiffre est alarmant, d'autant plus qu'il est en nette augmentation par rapport à l'année précédente.

La déforestation résultant de ces activités met en péril la biodiversité, aggrave le changement climatique et menace les moyens de subsistance des communautés locales.

Parmi les fournisseurs des entreprises responsables d'une déforestation alarmante, on retrouve des marques bien connues telles que Danone, Kellogg's, L'Oréal et Nestlé. Malgré leur adhésion au label RSPO, qui est censé garantir une huile de palme durable, ces marques continuent d'être associées à la déforestation massive.

Face à la nécessité de lutter contre la déforestation, une loi européenne a été adoptée récemment, obligeant les entreprises à commercialiser des produits ne contribuant pas à la déforestation. Selon cette loi, les entreprises ne seront autorisées à vendre leurs produits dans l'Union européenne que si elles peuvent prouver que leurs fournisseurs ne sont pas impliqués dans la déforestation après le 31 décembre 2020. Cette réglementation constitue une étape cruciale vers la responsabilisation des entreprises, mais sa mise en œuvre et son application rigoureuse restent des défis à relever.

"Les entreprises ne seront autorisées à vendre leurs produits dans l'UE que si les fournisseurs publient une déclaration confirmant qu'ils ne proviennent pas de terres déboisées (...) après le 31 décembre 2020."

Kellogg's, l'un des leaders des céréales pour le petit déjeuner avec 15% des ventes totales, vend environ 28,5 millions de paquets de Trésor chaque année. Si de nouvelles enquêtes révèlent que les marques continuent de déforester même après la date butoir fixée par la loi européenne, des mesures plus strictes devront être prises. La possibilité de retirer les produits de ces marques des rayons est une question qui se pose, mais l'impact réel de telles mesures reste incertain.

La déforestation causée par la production d'huile de palme demeure un problème grave malgré les promesses des grandes marques et les initiatives telles que le label RSPO. Les faits révélés par l'analyse de Chain Reaction Research mettent en lumière l'urgence de remédier à cette situation.

La récente loi européenne constitue un pas en avant, mais il est essentiel que les entreprises soient tenues responsables de leurs pratiques et que des mesures plus strictes soient mises en place pour préserver les forêts. La protection de l'environnement ne devrait pas être sacrifiée sur l'autel du profit, et il est temps que les marques assument leur rôle dans la préservation de notre planète.

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